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Ah le Salar d’Uyuni ! Un mythe pour tous les voyageurs ! Après avoir rêvé pendant des mois devant toutes les photos d’amis qui ont pu s’y rendre, nous y voilà enfin ! Nos mésaventures argentines et notre peur des bus boliviens ne nous ont finalement pas empêchés de rejoindre Tupiza pour commencer notre aventure.
C’est parti pour 4 jours !
Le premier jour est en grande partie de la route pour nous rapprocher du Sud Lipez. Après 1h de trajet nous avons notre première (et dernière) inquiétude : la roue se plante sur un bout de métal et crève. Maycol, notre conducteur, la change en un temps digne d’une écurie de Formule 1 et une autre roue de secours nous attendra à notre hôtel le soir. Belle organisation !

Nous faisons quelques beaux arrêts sur la route pour profiter des paysages de montagne
Nous (re)voyons quelques lamas en chemin. Il faut savoir qu’en Bolivie tous les lamas sont propriété de quelqu’un, même si on en croise au beau milieu de nulle part !


Nous profitons à midi d’un succulent repas préparé par Camila, notre cuisinière attitrée, dans un petit village.

Dans l’après-midi nous nous rendons au « Pueblo fantasma« , un village minier abandonné au milieu du XVIIème siècle suite à une épidémie. Depuis, le village est considéré comme maudit et il est interdit d’y continuer l’exploitation minière, malgré l’insistance des sociétés étrangères.

La cohabitation avec Robby et Anne, les deux autres touristes du groupe (un Anglais et une Hollandaise), est un peu difficile le premier jour (ils ne s’arrêtent pas de parler, ce qui finit par nous taper sur les nerfs…) mais elle s’améliorera grandement les jours suivants.
Nous rejoignons notre auberge le soir, en compagnie d’autres groupes et nous nous apprêtons, avec une certaine appréhension, à passer une nuit assez fraîche ! Nous faisons même quelques pompes avant de rentrer dans le sac de couchage pour nous réchauffer ! Heureusement, la nuit sera moins difficile que nous le pensions et nous parviendrons à dormir à peu près correctement.
Jour 2
Le deuxième jour, nous rentrons dans le vif du sujet. Eaux thermales, désert de Dali, Laguna verde, Laguna colorada, nous voyons dans la journée toute la beauté du Sud Lipez.
Apres une nuit précédente fraîche et pas de douche, la baignade dans les eaux thermales est un délice. À une température idéale de 37-38°C (et une température extérieure proche de 0°C…), nous en profitons une bonne demi-heure, dans un paysage idyllique, avant d’aller manger.


Ce jour là nous n’aurons pas la chance d’aller voir les geysers, la route étant couverte de neige. Mais nous nous rassurons en nous rappelant ceux que nous avons déjà vus en Nouvelle-Zélande !
Nous finirons la journée auprès des flamands-roses de la Laguna Colorada.



En chemin vers l’auberge, Maycol prend soin de récupérer quelques bouts de bois pour que nous puissions utiliser le poêle de la salle commune pendant le repas. Brillante initiative qui nous maintiendra au chaud toute la soirée !
La San Juan et ses feux de joie
C’est d’ailleurs le soir de la San Juan, réputée être la nuit la plus froide de l’année (pas de chance !). Un grand feu de joie est organisé dans beaucoup de villes en Bolivie. Nous nous rendons à celui de la localité où nous dormons avec l’autre groupe de Natural Adventure. Plusieurs petits feux ont également été allumés sur la colline avoisinante.

Nous sommes environ 10 à y aller et je dis en plaisantant à Céline « on va doubler la taille de la fête ». Je ne croyais pas si bien dire ! Nous rejoignons un groupe de 7-8 boliviens debout autour d’un petit feu au milieu de la place centrale. Petit moment étrange où personne ne sait trop quoi faire et se regarde avec un demi-sourire… On s’installe autour du feu et ils nous proposent gentiment un petit verre d’alcool mais la conversation n’ira pas beaucoup plus loin. Nous repartons nous coucher 10-15 minutes après.
La vie en Bolivie
Le soir, nous discutons souvent avec Maycol de la politique bolivienne. Le président, Evo Morales (que tout le monde appelle Evo), semble particulièrement apprécié et les rues sont couvertes de son nom, à la limite d’un culte de la personnalité. Sa mise en place d’un état « plurinational » de Bolivie, reconnaissant la diversité des cultures andines du pays, et la nationalisation des grands groupes énergétiques semblent avoir contribué à sa popularité.
Ayant remporté les élections contre des poids-lourds soutenus par l’étranger, alors que lui même est issu de la classe paysanne, il est fortement soutenu par la classe populaire.

Mais, en contradiction avec la loi qu’il a lui même faite voter, il souhaite se représenter pour un troisième et dernier mandat. Son grand projet étant de transformer la Bolivie en un état fournisseur d’énergies propres : solaire, éolien hydraulique, etc. On ne peut que saluer ce beau projet, mais faut-il pour cela revenir sur la constitution…?
Les relations avec les pays voisins semblent assez bonnes, particulièrement avec le Venezuela et Cuba. Les deux pays ont beaucoup aidé la Bolivie et continuent à former certains étudiants, en médecine notamment.
À l’inverse, le Chili est détesté depuis la guerre du Pacifique, à la fin du XIXe siècle, qui priva la Bolivie de son accès à la mer. Depuis, le pays dépend de ses voisins pour des importations, ce qui complique très fortement son industrialisation. Malgré les appels à la cours de justice de la Haye, le différend entre les deux pays n’est pas encore résolu à ce jour. Un décision devrait être prise sous peu et changerait peut-être le visage de la Bolivie. Les ressources minières importantes de son sous-sol (du Lithium notamment, parfait pour les batteries électriques de voitures) contribueront également à son développement quand les boliviens auront les technologies nécessaires pour l’exploiter industriellement.
Nous aurons rencontré peu de boliviens en chemin, mais on est impressionnés par la rudesse des conditions de vie dans certains villages isolés, souvent des villages miniers. Il y fait très froid la nuit, les maisons ne sont pas chauffées, mal isolées. Mais ça ne semble gêner personne.
J’ai beau argumenter, en bon « marketeux » occidental, que beaucoup de touristes seraient prêts à payer sensiblement plus pour avoir du chauffage, ça ne semble pas être dans leur état d’esprit. Ici, vivre dans le froid est normal, tout le monde est habitué. Et un peu plus d’argent n’y changera rien.
Troisième jour : les formations rocheuses
Après cette deuxième nuit, nous partons à la découverte des formations rocheuses de la région. Robby en profite pour nous faire des frayeurs. Du haut de ses 19 ans, il grimpe en haut de tous les rochers, saute de l’un à l’autre, parfois à une bonne dizaine de mètres de hauteur ou plus. Et il manque de tomber en redescendant du dernier… Maycol, notre guide, n’en mène pas large… Heureusement tout se passe bien et nous continuons le périple.
Nous faisons un pause déjeuner en pique-niquant au bord d’une petite rivière.

Nous passons la nuit à proximité du Salar d’Uyuni, dans un hôtel entièrement fait de sel. Il ne paye pas de mine mais nous sommes très amusés par cette construction atypique. Anne et Robby lècheront les murs pour s’assurer qu’on ne nous a pas trompés sur la marchandise !

Le dernier repas est le plus sympathique, sans doute aidé par un bon verre de vin rouge local et par les 3 derniers jours passés à 6 dans le 4×4. Nous mangeons pour la première fois tous ensemble avec Camila et Maycol. Les blagues fusent, pas toujours très subtiles (le féminisme en prend un coup !), mais elles contribuent à nous rapprocher. Cette soirée nous rappelle, s’il en était besoin, qu’au delà des différences culturelles, nous partageons tous cette même humanité et bienveillance. C’est pour ça qu’on voyage !
Le tant attendu Salar d’Uyuni !
Dernier jour, c’est le moment tant attendu ! Nous partons 1h avant le lever du soleil pour rejoindre l’isla Incahuasi (ou Isla del Pescado), au milieu du Salar d’Uyuni et admirer peu à peu le jour prendre ses droits.

Nous apprendrons en route que Camila s’est levée à 2h du matin pour nous préparer le repas de midi ! Nous aurons d’autant plus d’admiration pour cette femme à l’énergie débordante et pleine de bonne humeur.
Après avoir admiré les premières lueurs de l’aube dans un froid glacial, nous redescendons petit-déjeuner en musique. Nous roulons ensuite pour nous rendre en bordure de l’immensité de sel et prendre les photos tant attendues. Le paysage est sublime sous le ciel bleu.


Robby déborde d’idées plus loufoques les une que les autres et nous passons une bonne heure à nous prendre en photo sous toutes les coutures.

Nous repartons vers la fin de notre périple. Nous achetons un petit lama en sel très mignon lors de la pause déjeuner puis nous repartons vers Uyuni et terminons le périple par la visite du cimetière de trains.

Robby continuera à nous surprendre une dernière fois en n’ayant pas de quoi payer le tour à l’arrivée, ses parents n’ayant pas envoyé l’argent via Western Union (ils ont cru à une escroquerie). Pas de chance pour lui, il devra retourner avec le guide à Tupiza jusqu’à ce qu’il ait l’argent pour payer. Tout se finira bien pour lui quelques jours plus tard. On a beau être aventurier, un peu de planification ne nuit pas toujours ! 😉
Arrivée à Uyuni
Malgré quelques difficultés, nous rejoindrons notre superbe hôtel, les Jardines de Uyuni (environ 60€ la chambre double). Chauffage, eau chaude, restaurant sur place et des chambres très mignonnes, le grand luxe pour se remettre de nos émotions ! Attention, l’hôtel n’est pas évident à trouver.

De Uyuni à La Paz en train et en bus
Nous prendrons le lendemain soir (à 1h45 du matin) le train qui rallie Uyuni à Oruro. Puis nous prendrons un bus vers la Paz.

Nous avons acheté des billets sur internet (sur le site de TicketsBolivia) que nous avons fait imprimer à l’hôtel (ne pas oublier de les présenter au guichet de train pour obtenir les vrais billets).
Il y a des départs les lundi, mercredi, jeudi et samedi dans la nuit entre minuit et 1h45 du matin. Arrivée à Oruro le lendemain entre 7h et 9h. Vous trouverez tous les détails dans la rubrique « Itinerarios et Tarifas » du site des chemins de fer boliviens, la FCA.
L’impression des billets au guichet est cocace, le guichetier ayant toutes les peines du monde à se dépatouiller avec l’imprimante et à utiliser la photo de nos billets qui lui avait été visiblement envoyée par email. Après une bonne vingtaine de minutes, il finit par s’en sortir et nous donner notre sésame.
Nous serons, étrangement, les seuls à embarquer cette nuit là. Nous rejoignons d’autres personnes déjà montées à bord dans les villes précédentes. Comme lors de notre précédent voyage en train nous laissons nos bagages dans le wagon dédié puis montons à nos places.
Nous voyageons en classe « ejecutiva« , qui est assez confortable et nous arrivons à dormir correctement.
Nous rejoignons Oruro au petit matin. Un taxi branlant nous amène à la station de bus où nous peinons un peu à trouver un bus pour La Paz. On nous en indique un qui part sous peu et on embarque sans plus de précautions.
Tout se passera bien et nous rejoindrons La Paz un peu fatigués 4h plus tard. On aurait pu acheter notre bus sur Internet mais il partait 4h plus tard, ce qui ne nous enchantait pas.
La Paz
À La Paz, nous nous sommes fait plaisir et avons pris une nuit au Rosario (50-60€), un trois étoiles d’excellente qualité, où le service est proche d’un palace. Bien nous en a pris puisque nous passons 4 jours malades, Céline d’abord puis moi ensuite. Nous rentabiliserons donc bien la chambre en y restant 24h/24h ! Nous renouvellerons d’ailleurs l’expérience au Rosario de Copacabana et finirons par connaître la carte du restaurant par coeur (qui est la même dans les deux villes) !


Bilan des quatre jours : que du bonheur !
Contrairement à notre appréhension du début, nous finissons ce tour absolument ravis. Super guide, cuisinière parfaite, groupe très sympa et surtout des paysages extraordinaire qu’on ne peut voir qu’ici ! L’altitude et le froid n’ont finalement pas été un gros problème (grâce à nos propres sacs de couchage peut-être). C’est une expérience que nous recommandons vivement à tous ceux qui sont en forme physique correcte et qui souhaitent découvrir ce coin du monde de toute beauté !
Prochaine étape, Copacabana et le lac Titicaca !
Super article ! Tu m’en as beaucoup appris sur cette destination, merci beaucoup 😊
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