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Après notre belle excursion sur le lac Titicaca à Puno, nous rejoignons la superbe ville d’Arequipa en bus Cruz del Sur (la grande classe, cf la fin de notre précédent article). J’avais déjà vu Arequipa il y a 10 ans lorsque je travaillais pour une ONG dans le Sud du Pérou et j’en avais gardé un souvenir ému. La deuxième visite est toujours aussi agréable, la ville conservant son grand charme avec ses beaux murs en pierres blanches et sa place principale de toute beauté.

En plus de voir Arequipa (plus de détails à la fin de l’article), notre objectif est de faire une excursion dans le Canyon del Colca, le plus profond du monde !
N’ayant pas beaucoup de temps, et étant un peu fatigués par nos précédentes aventures, nous optons pour une excursion relativement courte, de deux jours, principalement en mini-bus.
Une grande partie des voyageurs optent plutôt pour des treks de 3 ou 4 jours. Ils peuvent être assez rudes si vous avez le vertige, mais ça vaut le coup semble-t-il (cf article des globeblogueurs).
Ceci dit, nous sommes très contents de notre choix, qui nous a permis de voir de magnifiques endroits sans trop nous fatiguer !
Colca Trek, une très bonne agence pour visiter le Canyon del Colca
Nous faisons le choix de partir avec l’agence Colca Trek, recommandée sur le Lonely Planet et ayant très bonne réputation. Nous aurons de bons échanges avec eux et le trek se passera parfaitement avec un guide (Sabino) très sympathique et compétent. Nous vous les recommandons vivement. Les deux jours nous coûtent 190 USD (160€) par personne tout compris. C’est un peu cher, mais la qualité est là.
Le gros avantage de l’agence est que tout est fait pour que nous arrivions 1h avant tous les autres groupes sur tous les sites visités. Et quand on voit la foule qui se presse un peu plus tard, c’est un bénéfice essentiel !
Nous partons avec 8 autres touristes dans un mini-bus confortable. Sabino donne l’occasion à chacun de se présenter, ce qui permet tout de suite de créer un peu de proximité et une bonne ambiance dans le groupe : une famille Belge flamande avec 3 adolescents, un couple de doctorants en littérature Mexicano-italien et un français venant de terminer ses études de finance en école de commerce. Un beau mélange !
L’économie péruvienne
Dès le départ, Sabino prend le temps de nous en dire plus sur la situation du pays, ses forces, mais aussi ses difficultés.
Les principaux problèmes auxquels doit faire face le Pérou sont la corruption, comme beaucoup de pays d’Amérique du Sud, la délinquance dans certaines régions du pays (des quartiers de Lima en particulier) et la pauvreté, même si le pays est en plein développement depuis quelques années.
Cette croissance est notamment permise par l’industrie minière et celle de la pêche, les deux principales activités économiques devant le tourisme. Le pays a suivi le chemin libéral du Chili et son développement attire les investisseurs.
La cocaïne
Comme souvent sur le continent, le trafic de cocaïne fait partie des problèmes à résoudre. La feuille de coca est consommée largement par les habitants, descendants des Incas, qui en étaient de fervents adeptes. Ils l’apprécient pour ses vertus énergisantes (plus puissant que le café) et comme remède au mal d’altitude. La production de cocaïne, qui en dérive, est donc particulièrement importante, le Pérou étant le deuxième producteur après la Colombie. Cette production n’a pas ou peu été freinée pendant de nombreuses années, le gouvernement considérant que c’était d’abord un problème des pays consommateurs comme les États-Unis.

La réserve naturelle de Salinas Aguada Blancas
Arequipa est situé au milieu de trois volcans, le Misti, le Chachani et le Pichu Pichu. Nous aurons la chance de voir une éruption du volcan le plus actif du pays, le Sabancaya, non loin de là.

En chemin, une fois dans le parc naturel, nous croisons de nombreux camelidés sud-américains : lamas, mais aussi vigognes et alpacas. Trop mignons !

Les formations rocheuses
Nous arrivons ensuite à notre première attraction de la journée, les formations rocheuses. Avec leurs chapeaux de sorcière, elles font légèrement penser aux formations qu’on trouve près de Tupiza en Bolivie ou, dans une moindre mesure, au Bryce Canyon aux États-Unis.

Après une heure de balade, nous reprenons la route au milieu des grandes étendues semi-désertiques et des volcans. Nous passons en chemin près de marais accueillant différentes espèces d’oiseaux de la région.

Nous croisons également une étrange sorcière en chemin, à 4910 mètres d’altitude, le pic de notre voyage. Quelqu’un qui devait en avoir marre de la route s’est bien amusé !


La vallée du Colca
Après une pause bien méritée pour nous remettre de l’altitude à l’aide d’un petit thé à base de feuilles de coca (les fameuses) et d’autres herbes de la région comme la muña, nous poursuivons notre route pour atteindre la superbe Vallée du Colca. Avec ses nombreuses cultures en terrasses héritées des Incas, le paysage fait penser à certaines régions de Chine.


Pour terminer la journée, nous rejoignons notre excellent hôtel, le Colca Trek Lodge, principalement utilisé par ceux qui font l’excursion avec l’agence. Les chambres y sont très confortables, chauffées, avec une belle vue. Et la pièce commune (le restaurant) est juste parfaite après une journée de marche pour s’y reposer près de la cheminée.
Nous finissons par une heure de balade pour voir le coucher du soleil à l’endroit où commence le Canyon del Colca.

En rentrant, on peut se réchauffer au coin du feu en dégustant du maïs grillé avec un chocolat chaud. Le bonheur !
Nous conclurons cette journée bien remplie par une crème de quinoa et un filet de truite (encore !) avant d’entamer une nuit bien méritée. Une partie de la famille Belge subit de plein fouet les troubles de l’altitude et se passera de dîner. Ils viennent tout juste d’arriver au Pérou et le passage de 0 à 5000 mètres est un peu rude.

L’impressionnant vol des condors au petit matin
Le deuxième jour, réveil avant l’aube pour aller voir les condors ! Tout le monde va bien et nous allons admirer ces superbes oiseaux, à l’envergure de plus de 3 mètres (les deuxièmes plus grands après les albatros), qui viennent se réchauffer avec les premiers rayons du soleil. Grâce à Sabino, notre guide, nous arrivons avant la foule et pouvons profiter pleinement de ce moment exceptionnel. Ils passent à quelques mètres de nous, sans un battement d’aile, profitant des courants d’air chaud qui se forment pour planer gracieusement au-dessus de nous.

Superbe descente en VTT
Vient maintenant le moment tant attendu de la descente en VTT.
Nous enfourchons nos vélos et descendons à toute vitesse les pentes andines. Une petit montée au milieu nous fera souffrir quelques minutes, pour mieux redescendre de plus belle ! Pour ceux qui voudraient faire ce tour, rassurez-vous, c’est à la portée de tout le monde, pas besoin d’être très sportif.

Nous revenons ensuite sur nos pas en voiture et nous arrêtons à nouveau au Mirador Cruz del Condor, avec cette fois une foule dense de touristes. Les oiseaux sont encore plus proches de nous qu’à l’aube et nous restons subjugués par le spectacle. C’est un moment très fort pour tout le monde.

Les eaux thermales
À regret, nous quittons le point de vue pour nous rendre aux eaux thermales.
En chemin, deux taureaux en plein bagarre bloquent la route pendant quelques minutes. Notre guide se transformera en torero quelques instants et les fera fuir en leur jetant de la terre. Visiblement la technique marche !

Toutes ces aventures nous amènent donc à notre prochaine et dernière étape, les eaux thermales. Similaires à celles du Sud Lipez en Bolivie, on peut s’y baigner à une température d’environ 38-40°C. Autant dire que nous ne nous faisons pas prier pour y aller !

Après une bonne heure de détente, il est déjà l’heure de rentrer à Arequipa ! Tout le monde dort dans le bus et nous retrouvons avec plaisir la ville blanche.

Arequipa, la merveille du Pérou
Arequipa est pour moi une des plus belles villes du Pérou et l’une des rares où je me verrais bien vivre. Avec son climat tempéré, sa cuisine riche, ses belles bâtisses en pierres blanches et son atmosphère de ville étudiante, on s’y sent bien. D’autant plus que la ville souffre beaucoup moins du tourisme de masse que Cusco.
L’utilisation des pierres blanches, le « sillar« , dans les constructions remonte principalement au dernier grand tremblement de terre de 1687, qui détruisit une partie de la ville et incita les habitants à reconstruire avec ce matériau typique de la région.
Sur la place principale, on ne peut pas manquer la superbe basilique cathédrale édifiée au XVIIème siècle.


La présence d’une alliance française, qui semble très active, contribue à l’intérêt que portent les arequipeños pour notre pays. Beaucoup parlent d’ailleurs assez bien le français.
Le musée Santuarios Andinos et la momie Juanita

Un peu plus loin se trouve l’intéressant musée Santuarios Andinos, qui héberge principalement la momie de Juanita, une enfant sacrifiée par les Incas autour de 1450, sur le volcan de Ampato. On y trouve également de nombreux objets récupérés dans les tombes trouvées sur le volcan, où 17 autres corps momifiés ont été exhumés.
Il faut savoir qu’il était courant pour les Incas de sacrifier de jeunes enfants ou adolescents dans le but de les offrir aux dieux pour que ceux-ci soient cléments. Ce sacrifice était un honneur pour la personne choisie et pour sa famille. Le défunt devenait l’intermédiaire entre les hommes et les dieux, une sorte de demi-dieu. Et sa famille bénéficiait d’un grand prestige à l’issue du sacrifice.
Un documentaire d’une vingtaine de minutes, très intéressant, nous montre les fouilles des archéologues sur le volcan. La glace ayant fondue suite à une éruption, ils ont pu accéder aux tombes et aux corps sans difficulté, ceux-ci n’étant plus emprisonnés sous des mètres de glace. C’est cette conservation naturelle dans la glace qui a permis à Juanita de garder son apparence quasi-intacte.
Santa Catalina, le plus grand couvent du monde
Nous nous rendons ensuite à l’impressionnant monastère de Santa Catalina. Ce très grand bâtiment, comportant plusieurs rues, héberge depuis 1579 des religieuses carmélites, qui, une fois leurs voeux prononcés, ne sortent plus jamais à l’extérieur et ne voient donc plus leurs familles. Un choix difficile qui nécessite une foi profonde !
Historiquement, la plupart des soeurs étaient issues de très riches familles péruviennes et accédaient, en étant au couvent, à une éducation d’excellente qualité. En plus d’avoir accès à une formation théorique, ce qui était impossible pour les femmes à l’époque, elle apprenaient également la couture, la cuisine et diverses techniques artisanales.
Loin de la modération souvent associée à ces lieux, certaines nones disposaient de maisons personnelles, financées par leur familles, de plusieurs dizaines de mètres carrés, avec des servantes à leur disposition.
Certaines de ces filles finissaient d’ailleurs par être sorties du couvent par leur parents pour être mariées à de riches hommes de la région. Loin de toujours rechercher le développement spirituel de leurs filles, certaines familles utilisaient surtout le couvent comme un lieu de formation aux bonnes manières. Pas très catholique tout ça…
L’endroit lui même et très beau, avec ses murs bleus et rouges, ses nombreuses petites maisons et ses dédales de rues. Une visite guidée optionnelle est proposée pour 20 soles (5€). On vous la recommande vivement pour mieux comprendre l’histoire de ce beau lieu.


Nous achevons ainsi notre (trop) court séjour à Arequipa. Nous devons nous rendre à Cusco le lendemain pour découvrir le village que le monde entier vient admirer, le Machu Picchu.
Si vous cherchez un bon endroit où manger à Arequipa, nous avons beaucoup apprécié le Zingaro, recommandé par le Lonely Planet.

Le lendemain midi nous avons mangé au Mirador Misti, dans une petite rue juste derrière la cathédrale. Céline y mangera le fameux cuy (cochon d’Inde), plat typique du Pérou, accompagné de la boisson nationale, l’Inca Kola (un soda au fort goût de bonbon) ! Il dispose d’une jolie terrasse donnant sur l’arrière de la cathédrale et sur les volcans. C’est un restaurant à touristes mais nous y avons passé un très bon moment au soleil. Attention, certains semblent se plaindre de la qualité des plats sur Tripadvisor. On vous laisse décider ! 🙂
Dernier endroit, et peut-être le meilleur, un restaurant japonais végétarien, El buda profano. Ca peut paraitre surprenant, mais le chef remplace le poisson par divers ingrédients locaux et c’est parfaitement réussi ! Et en plus c’est à tout petit prix, le bonheur ! 🙂
Bonjour !
Merci beaucoup pour cet article !
Je me prépare à partir pour 3 semaines au Pérou et j’essaie d’organiser au mieux mon voyage de manière à profiter au maximum des beautés de ce pays !
Pouvez-vous me dire vers quelle heure se font en général les retours de treks du canyon de Colca à Arequipa ? Je souhaite enchaîner avec un bus de nuit et je veux être sûre d’arriver à temps !
Merci d’avance !
Elodie
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Bonjour Elodie. Super projet !
Nous avons fait un trek assez court, sur deux jours uniquement et nous sommes rentrés à Arequipa à 18h. Mais tout dépendra bien sûr de l’organisme que vous retiendrez pour votre trek. Il y en a beaucoup ! Vous devriez arriver à en trouver un qui rentre à temps pour votre bus de nuit. Bon courage pour vos préparatifs.
Francois
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