[Retrouvez toutes nos vidéos du tour du monde sur notre page Facebook]
Premier jour à Cusco…GREVE GENERALE !
[Deuxième épisode de notre série de quatre articles consacrés à la région de Cusco et au Machu Picchu. Retrouvez ici le premier article sur Cusco. ici le troisième article sur notre découverte de la Vallée sacrée et du Machu Picchu. Le dernier, le guide pratique du Machu Picchu, est ici]
Cet article aurait pu s’intituler : « Le stress du mec qui vient au Pérou mais ne va pas voir le Machu Picchu…».
Notre voyage tant attendu au Machu Picchu est enfin arrivé. Depuis des semaines, Céline m’en parle et nous avons hâte d’avoir atteint le sommet de cette célèbre montagne.

Je l’avais visitée il y a un peu moins de 10 ans lorsque j’avais passé 1 mois au Pérou dans une ONG. J’en garde un souvenir marquant.
Pour éviter de perdre trop de temps en chemin depuis Arequipa, nous avons choisi de prendre l’avion avec LATAM (1h30 au lieu de 10-11h de bus), ce qui nous permet d’arriver dans la matinée à Cusco.
Pas de chance pour nous, c’est pile le début d’une grève de 2 jours, qui nous en fera voir de toutes les couleurs ! On a tendance à penser que les français font souvent grève, mais j’ai l’impression qu’en Amérique du Sud, ils sont les champions toutes catégories. Nous avons vu des grèves dans tous les pays où nous sommes passés, surtout en Argentine et au Pérou !

Nous arrivons malgré tout à prendre un taxi (en le payant 30% plus cher que d’habitude), qui nous amènera « au plus près » de notre hôtel. Il faut savoir qu’au Pérou la grève est une affaire sérieuse. Tous les établissements, même ceux qui veulent rester ouverts, ferment leurs portes. Pour pouvoir rentrer, il faut toquer et espérer que quelqu’un vienne ouvrir la porte (c’est ce qu’ils appellent l’ouverture « à porte fermée »). C’est la même chose pour les taxis : ils ne s’aventurent pas dans certaines zones où il y a des grévistes, de peur de se faire casser leur voiture. Grosse ambiance !
Malgré tout, nous serons déposés sans incident particulier à environ 200 mètres de notre hôtel. C’est là que les ennuis commencent vraiment.
Quand nous expliquons à la réceptionniste que nous pensons partir le lendemain pour une excursion dans la Vallée Sacrée, elle nous regarde avec un air étonné et nous suggère de vérifier. Effectivement, un mail nous attend dans notre boite mail…le tour est annulé à cause de la grève (alors que nous l’avions réservé la veille…) !
Le problème est que ce tour devait nous mener à Ollantaytambo, où nous devions prendre le train pour le Machu Picchu. Autant dire que, sans transport pour nous y rendre, pas de Machu Picchu possible…
Commence alors une folle journée de recherches en tous genres pour trouver une solution.
Première option étudiée : essayer de trouver une agence ou un bus qui parte malgré tout pour Ollantaytambo et prendre le train depuis là-bas. On comprend assez vite que, quand c’est la grève, c’est la grève. Aucun bus ou agence ne partira de Cusco pendant ces deux jours. Et les trains sont aussi en partie bloqués. Nous abandonnons donc assez vite l’idée de partir le jour prévu.

Deuxième option : comme nous avons une journée de marge dans notre planning, nous envisageons de l’utiliser pour partir le vendredi au lieu du jeudi. Dans notre malheur, nous n’avions, heureusement, pas encore réservé notre billet de Machu Picchu (pas sûr qu’il soit modifiable). Mais nous ne sommes pas les seuls à avoir la même idée ! Et personne ne sait d’ailleurs nous dire si la grève sera prolongée ou non… C’est un peu gênant quand on sait que l’excursion tout compris coute plusieurs centaines d’euros…
Quand nous nous rendons à la boutique d’InkaRail, pour modifier notre billet de train, elle est bondée de monde. Tout le monde est dans la panade. Il y a plusieurs heures d’attente pour pouvoir changer notre billet. On abandonne rapidement cette piste pour tenter le coup sur leur site web et par email (ce qui fut une bien meilleure idée !).
Après avoir contacté les premières agences de voyage pour un départ le vendredi, nous revenons bredouilles. Il n’y a plus de place pour les tours ce jour là… Ou alors il y a de la place, mais il faut réserver notre billet de train nous-même, sans certitude que ce soit le bon horaire.
On est en milieu d’après-midi, l’heure tourne, et le nombre de trains disponibles commence à sérieusement se réduire. A ce moment là, il reste encore 600 ou 700 places pour le Macchu Picchu le samedi (sur 4000), tout va bien. Normalement, il reste des places tous les jours de l’année, donc on ne se stresse pas trop.

17h00 : Dans le doute, Céline décide de changer en ligne notre billet de train pour tenter un aller-retour vers le Machu-Picchu le samedi dans la journée (au lieu d’arriver le vendredi soir). Tant pis pour la Vallée Sacrée, ce sera pour une autre fois. Je continue malgré tout à chercher d’autres agences de voyage.
Mais dans le même temps, le nombre de places pour le Machu Picchu est passé à…50 !! Alerte générale, on ne sait plus quoi faire ! Dans un élan de lucidité, Céline se rappelle qu’on peut réserver les places et qu’on a ensuite 3 heures pour les payer. On se précipite pour faire une réservation. On arrive à avoir deux des dernières places disponibles. Nous avons jusqu’à 19h58 pour trouver une solution avant de devoir payer pour finaliser la réservation.
18h00 : je trouve, par chance, une agence, SAM Travel, qui a des places disponibles pour le combo Vallée Sacrée + Machu Picchu. Ils m’assurent qu’il n’y a pas de problème pour le train ou pour les billets du Machu Picchu. Ils semblent très sereins. On se dit que les agences ont peut-être accès à des places que les touristes ne peuvent pas réserver.
Comme ils ne veulent pas qu’on réserve par téléphone, on se rend dans leur agence en centre de Cusco.
Accueil très sympathique, on discute. On leur confirme nos souhaits et ils commencent à regarder pour acheter le train et les places.
On voit passer un petit vent de panique dans les yeux du responsable quand il comprend que nous avions raison : il n’y a plus aucune place dans les trains et encore moins pour le Machu Picchu ! Ca n’arrive jamais. On lui explique alors qu’on a une réservation en cours, disponible jusqu’à 19h58. Mais il reste toujours l’épineux problème du train.
Il envoie illico un de ses salariés à la gare pour essayer d’acheter un billet. Il est assez sceptique sur la probabilité de réussite… Il est 18h30, ça doit prendre 5 minutes si jamais il y a des billets.

18h45, pas de nouvelle.
19h00, il est dans la file mais il y a du monde.
19h15, pas de nouvelle.
19h30, toujours dans la file.
On commence à trépigner sérieusement sur notre chaise. D’autant plus qu’un groupe de touristes qui part le lendemain a fait son apparition et qu’ils accaparent le manager avec des dizaines de questions plus loufoques les unes que les autres. Il leur explique que la situation est un peu compliquée avec la grève, mais qu’ils ont déjà beaucoup de chance de pouvoir aller au Machu Picchu. Beaucoup de touristes rentrent dans leur pays sans l’avoir vu en ce moment… Rassurant !
Je fais signe au manager qu’il commence à être urgent de faire quelque chose pour nous.
19h45, il ne reste plus que 5 personnes devant notre coursier à la gare. Mais il ne reste plus que 13 minutes pour boucler notre réservation. Le temps s’allonge.
19h50 Céline n’y croit plus. Je commence à douter sérieusement. On se dit que notre karma est mauvais en ce moment (oui, la vie de tourdumondiste peut être très difficile ^^ Le Machu Picchu est au voyageur ce que l’Everest est à l’alpiniste !)

19h56 Coup de téléphone de la personne qui est à la gare : 2 billets sont disponibles aux bonnes heures !!! Coup de pression : si on dit oui, on a deux minutes pour confirmer la réservation du Machu Picchu. Si on n’y arrive pas, on aura les billets de train, mais pas ceux du Machu Picchu… Mais on n’est pas venus au Pérou pour rater le Machu Picchu, donc on confirme l’achat et on se précipite sur l’ordinateur ! Le manager va sur la page de paiement, rentre ses coordonnées bancaires, paye. Ca plante ! Le paiement doit être fait avec notre propre carte bancaire ! (le karma je vous dis…)
19h57 : on recommence, avec la carte de Céline… Ca charge…Ca charge… Paiement confirmé ! Soupir de soulagement !
20h05 : on vérifie que les dates sont bonnes : c’est bon pour les tickets du Machu Picchu. Pour le train, le coursier arrive en sueur, la date est bonne, les horaires sont bons, tout va bien !! On va pouvoir aller voir la « vielle montagne » !
On mettra quelques heures à faire redescendre notre niveau de stress. On n’y croit toujours pas. « Et s’ils s’étaient trompés d’horaire de train ? Tu as vu les billets toi ? Non ? Moi non plus… »
Pourtant, le lendemain soir, au briefing pré-départ, tout est en ordre. On partira avec un groupe de 4 étudiants en pharmacie américains et un Indo-Australien de 33 ans en vacances en Amérique du Sud. Eux avaient réservé tout ça plusieurs mois à l’avance.
Vous croyez que nous avons eu notre dose de stress pour le Pérou ? Que neni ! Notre voyage au Machu Picchu promet encore beaucoup de surprises ! A découvrir, dans le troisième épisode de votre feuilleton de l’été !
3 réflexions sur “Le voyage au Machu Picchu, ou quand les Incas se transforment en grévistes”